L'émotion du voyage aux îles cham, loin du tourisme de masse.
Publié le 23 Mars 2017
30 minutes de speed boat pendant lesquelles le driver s'amuse clairement à nous faire des frayeurs. Niveau sensations fortes se sera ma journée. L'arrivée au village de pêcheurs est typique. Je suis un peu perdue, il n'y a pas de rues juste des sentiers sans nom et je ne sais pas où est mon hôte. Une vietnamienne finit par m offrir du the, appeler mon hôte, qui viendra me chercher EN SCOOTER. Le premier d'une longue série en fait.
Direction bai ong, c'est mon hôte qui m'y dépose en scooter. Je découvre la mangue avec du sel et du piment: une tuerie. Session selfie parce que bon... un vietnamien vient me demander un selfie avec lui.
Un scooter m'amène à bai chong et je m'arrange même pour qu'il revienne me chercher 3h après. Sur la route pleine de descentes (prise à toute allure et sans casques, ça n'existe pas ici les casques) nous manquons d'écraser un buffle, une chèvre, des veaux ET un singe. C'est assez sauvage mais il y a une vingtaine de vietnamiens et j'imaginais ça désert. En plus des touristes qui repartent tous à 14h. Nous sommes une vingtaine des touristes répartis sur toute l'île.
Mon chauffeur scooter que je comprends absolument pas. Je ne lui dis même pas où je vais il le sait. Il connaît mon hôte. Mon hôte truang, m'offre de la pasteque et phase sur moi, puis me dit "Y OU BOU TI PHOUL FAÏS". Adorable.
Je repars dans loptique d aller boire un verre, je traverse ce lieu où tout le monde est réuni, il y a même un discours. Je comprendrai bien plus tard ce que c'est.
Finalement à pied le village n'est pas très loin. Mais comme les vietnamiens ne marchent pas, ça leur semble toujours impossible cette distance à pied. C'est ici même que les villageois m'ont parlé un par un en viet et qu'on m'a dit d'attendre afin qu'un monsieur me serre la main. Je n'ai toujours pas compris qui c'était. Mon émotion est vive à ce moment là. Les enfants (très nombreux au vietnam) que je croise me disent tous des "hello helloooo" et certains me dévisagent comme si j'étais le premier extraterrestre sur terre.
Je m'arrête ici, attirée par la musique. Et je passe 2h à discuter avec luyen, sûrement le seule de cette île qui parle anglais, puisqu'il travaille à la petite office touristique ouverte 3h par jours. Il m'explique plein de choses sur le Vietnam et son île. Il me fait goûter le vin de riz. Trop fort pour moi. J'apprends que sur l'île il y a 3000 personnes mais la plupart sont des militaires. Que l'école s'arrête au collège sur l'île, sinon il faut aller à hoi an et peu de gens le font. Lui même est alle à hoi an, puis à da nang pour l'université. Il est revenu sur l'île car il y est né! Il y connaît quasiment tout le monde.
Je repasse ici de nuit et avec les explications de luyen je comprends que c'est le jour d'anniversaire de la fin de cette putain de guerre menée par les amerlock. Il y a 42 ans. Et pour eux, c'est important. Le pays communiste se sent. Un gosse me fait un give-me-five en passant. Sur cette île c'est moi l'attraction.
Vendredi 24 mars:
Trang me donne un reste de nouilles chinoises collantes et de porc bien bien cuit pour le petit déjeuner. puis elle me montre des villes sur la map du Vietnam mais je ne comprends pas bien.
Trang m'amène au village et je retourne un peu sur mes pas pour flâner aux alentours. Je dois rester près du quais des bateaux pour demander qu'on me ramène sur hoi an. En passant je me fais engueuler par pas mal de vietnamiens parce que j'ai peut être un peu marché dans leurs jardins, je n'ai pas bien compris. Je recroise luyen et lui dis que j'ai écouté les musiques dont il m'a parlé hier et qui étaient très populaires au Vietnam en ce moment , mais je ne connais pas et surtout, elles datent de 2009
Je décide de retourner au petit troquet de la première vietnamienne qui m'avait offert un thé. Je l'avais déjà recroisé 3 ou 4 fois sur l'île depuis. Elle est interpellée par mon petit carnet ou luyen à écrit hier quelques mots de vietnamien. Elle s'amuse à me faire répéter les mots et essaye de les dire en anglais. Je m'aperçois qu'en fait elle ne parle pas du tout anglais et que depuis le début on communique par signes. Elle me fait comprendre que son pote à côté par en bateau pour hoi an d'ici 30 minutes avec sa marchandise. Quand bien même. ..je pars avec lui. Comme pour le petit dej j'ai mangé des nouilles et du porc, pour le déjeuner je me fais des barquettes de fruits. Le bateau me depose je ne sais où. Heureusement maintenant je n'ai plus peur d'alpaguer les scooters pour qu'ils me transportent. Tellement économique. J'étais bien à 10km de hoi an. Mais ça valait le coup, les paysages traverses étaient absolument magnifiques!
Au final cet île et cette escapade étaient pour l'instant de loin la meilleure. loin du tourisme de masse et loin des grandes villes pressées , j'ai pu découvrir les habitants au travail, les habitants en famille, les habitants dans leur quotidien.... sur une île certes. des rencontres authentiques. je repense à la question que j'ai posé à luyen, est ce qu'il se sent heureux sur cette île. . et sa réponse "what else!", il n'a pas besoin de plus que sa famille, ses amis, la mer et son scooter. il n'a pas de smart phone, pas de tablette, pas de produits de consommation de masse, je ne lui ai pas demandé si il avait Facebook. il dit juste que c'est compliqué pour rencontrer une fille de vivre sur cette île. mais il est heureux.